Byōbu, le paravent japonais pratique et esthétique

Byōbu, le paravent japonais pratique et esthétique

Envie de changer de décoration ou d’apporter une touche japonaise à votre intérieur ? Rien de plus simple avec le byōbu japonais. Modulable, ce paravent articulé s’ouvre et se replie à la demande pour cloisonner, cacher ou mettre en valeur une zone de la maison. Depuis son invention en Chine, le byōbu a bien changé : plus léger, plus design et plus accessible. Cet objet traditionnel se mélange à merveille avec tous types de décorations. On l’imagine aisément dans une pièce en tatami, mais aussi dans un grand living ou dans un petit appartement. Il apporte une touche personnelle instantanément, sans avoir à réaliser de travaux.

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Qu’est-ce qu’un byōbu ?

Le byōbu est un paravent pliable d’origine chinoise. Le mot byōbu signifie littéralement « mur de vent », puisqu’on l’utilisait d’abord pour empêcher les courants d’air dans les habitations.

Le paravent byōbu possède plusieurs panneaux, qui s’articulent comme des volets. Ils sont agrémentés de décorations peintes, sur un fond doré pour les byōbu traditionnels. On peut rabattre les panneaux, ou bien les déplier comme un accordéon.

Il ne faut pas confondre le byōbu, qui a une structure en zigzag, avec le Shōji, la porte japonaise en papier washi, ou avec le Fusuma, l’écran coulissant monté sur 2 rails.

Traditionnellement, on associe les paravents japonais par paire. C’est le cas par exemple de ces byōbu de Tosa Mitsuoki, qui représentent des arbres, à différentes saisons.

On peut trouver des paravents japonais de différentes tailles, aussi bien pour la largeur que pour la hauteur. Les créations du 8e siècle avaient une largeur plutôt conséquente, avec 6 panneaux. Plus tard, les artisans se sont mis à fabriquer des byōbu moins imposants, avec 4, voire 2 panneaux.

Comme il était de rigueur de s’assoir sur le sol dans les maisons traditionnelles, les byōbu anciens étaient surtout peints sur la partie basse des panneaux. Les peintures étaient à hauteur des yeux et pouvaient s’admirer facilement.

mini byobu

Bien qu’en premier lieu réservés à la cour et aux nobles, les byōbu sont devenus très populaires auprès de toute la population. Ils étaient utilisés pour séparer les espaces, ou bien pour créer une zone d’intimité dans de nombreux foyers japonais.

En dehors de cette utilisation, on pouvait aussi se servir des paravents pour mettre en valeur des objets religieux. Les reflets dorés du paravent pouvaient alors attirer tous les regards sur l’objet sacré.

On trouve maintenant des versions miniatures des paravents traditionnels. Ces mini paravents sont parfaits pour mettre en valeur de petits objets, comme par exemple des souvenirs du Japon !

Les différents types de byōbu

On peut distinguer différents types de byōbu selon le nombre de feuilles ou selon leur utilisation.

types de byobu

On peut également distinguer les paravents pliables en fonction de leurs décorations ou de la façon dont on les utilise :

  • Ga no byōbu arbore des décorations sous forme de poèmes, de fleurs ou d’oiseaux. Il représente la longévité
  • Makura byōbu compte de 2 à 4 feuilles, pour une hauteur de 50 cm. On l’utilise principalement dans la chambre, pour y déposer ses vêtements.
  • Shiro-e byōbu est décoré à l’encre sur soie blanche. Ses représentations vont de la grue aux bambous, en passant par le phénix. On l’utilise pour les mariages et les naissances durant l’ère Edo.

L’histoire du paravent japonais

Les paravents byōbu ont été créés en Chine, sous la dynastie Han (de 206 avant J.C à 220 après J.C). Ces paravents avaient pour première fonction d’arrêter les courants d’air à l’intérieur des habitations. À l’époque, on fabriquait les paravents chinois avec des cadres en bois, ce qui les rendaient très lourds. À cause de leur poids ces paravents n’étaient pas destinés à être déplacés régulièrement.

Le byōbu arrive sur l’archipel japonais aux alentours du 8e siècle. Pendant la période Nara (de 710 à 794), les paravents sur pieds, formés de 6 panneaux pliables font leur entrée à la cour impériale. On les utilise uniquement pour de grandes occasions, comme les danses et les cérémonies.

paravent japonais byōbu

Pendant cette période, on modifie les byōbu en utilisant des panneaux de soie et des châssis individuels, reliés à l’aide de cordes en soie ou en cuir. Leurs décorations sont peintes sur un fond doré. Ces dernières représentent généralement des scènes de la nature, sur lesquelles on ajoute des feuilles d’or.

Pendant la période Heian, de 794 à 1185, les panneaux japonais ne sont plus réservés à la cour. À partir de cette période, on les trouve dans les temples bouddhistes, ainsi que chez les nobles. L’époque de Heian voit aussi arriver de nouvelles modifications sur la fabrication du byōbu. L’articulation des panneaux est renforcée avec des zenigata, ces petites rondelles de bois qui remplacent les liens en soie. Grace à cette amélioration, on peut plier les panneaux plus facilement quand on ne souhaite pas les utiliser.

Les artisans japonais perfectionnent le byōbu dès le 14e siècle

Les modifications les plus importantes ont lieu pendant la période Muromachi, soit de 1336 à 1573. Dès le 14e siècle, les artisans conçoivent les byōbu avec des charnières en papier appelées kami chōtsugi. C’est d’ailleurs ce détail de fabrication qui permet de dater un paravent du Japon.

Les artisans utilisent ces charnières dans le but de rendre la structure plus légère et facilement transportable. Cette innovation permet également de plier le paravent dans les deux sens. L’autre avantage de ce nouveau design est qu’il permet d’éliminer le cadre de bois, que l’on plaçait précédemment entre chaque feuille de la structure. Non seulement les panneaux deviennent plus légers et flexibles, mais en plus, la décoration panoramique du paravent ne s’interrompt plus par des séparations verticales.

byōbu japonais

Plus tard pendant la période Edo (de 1600 à 1868), le byōbu trouve un nouveau public : les samouraïs. Ces guerriers voient dans le byōbu décoratif, un moyen de faire état de leur richesse.

Quelque temps plus tard, avec l’engouement des marchands, puis du reste de la population pour les panneaux pliables, le Japon commence à fabriquer de plus en plus de paravents. C’est aussi pendant cette période qu’on agrémente le paravent d’un cadre extérieur en bois laqué, le plus souvent rouge foncé ou noir. On trouve aussi des décorations de clous ou d’équerres sur la bordure.

Plus les Japonais s’intéressent à l’art, plus les byōbu se diversifient. Ils gagnent des couleurs, représentent des poèmes, des scènes de la vie quotidienne ou bien des évènements festifs.

Comment utiliser les panneaux japonais ?

Vous pouvez facilement utiliser un paravent japonais chez vous, que vous habitiez dans une maison ou dans un appartement. Choisissez les dimensions de votre byōbu selon l’espace disponible dans votre pièce et selon votre but (cacher une zone, délimiter l’espace, etc).

Utiliser le paravent asiatique pour créer des jeux de lumière

Une première façon d’utiliser le byōbu est de jouer avec la lumière ou de diminuer la luminosité sur une zone précise. Pour cela vous pouvez vous orienter vers les paravents pliables en papier, ou vers les paravents modernes qui présentent des découpes.

Vous aurez alors de plaisir de voir les ombres du paravent évoluer tout au long de la journée avec la lumière naturelle.

Une autre façon de jouer avec la lumière est de choisir un paravent doré ou métallisé qui réfléchira la lumière.

Se servir du byōbu comme décoration murale

Et si vous détourniez le byōbu en le fixant au mur ? Avec cette astuce déco, on utilise le paravent ouvert en grand et fixé au mur, comme un tableau. Voilà une façon originale de mettre en valeur un beau panneau japonais décoré.

Vous pouvez utiliser le byōbu en décoration murale dans le salon, par exemple au–dessus du canapé ou dans la chambre, au-dessus du lit. Enfin, le paravent japonais, peut aussi s’utiliser pour créer une tête de lit originale.

Le paravent japonais pour aménager un espace de télétravail

Pour bien travailler à la maison, il est important d’aménager un espace bureau confortable et agréable. Ici encore, le byōbu peut s’avérer être la solution idéale, puisqu’il est flexible et modulable. Vous pouvez le déplier pour délimiter votre zone de home working, et le replier le soir lorsque vous avez terminé de travailler.

L’autre avantage du panneau repliable est que vous pouvez l’utiliser pour cacher une partie de la pièce pendant les visioconférences. C’est un aménagement bien pratique pour dissimuler une zone mal rangée ou tout simplement pour préserver votre intimité !

Le byōbu pour cacher le lit dans un studio

On peut tout à fait utiliser le paravent japonais dans un petit espace de vie. En effet, le byōbu peut s’avérer très utile pour cloisonner et pour séparer les zones. Il est très facile de l’utiliser comme une cloison amovible, pour séparer l’espace chambre de la pièce à vivre dans un studio. En plus de dissimuler le lit, il apporte une véritable touche décorative et personnelle, puisqu’il existe des panneaux pliants pour tous les goûts !

Le paravent pour affirmer votre style

Il suffit de parcourir les inspirations déco du moment pour se rendre compte du potentiel du byōbu. On trouve aujourd’hui des paravents de tous styles, qui peuvent convenir à une décoration moderne, boho, industrielle et même scandinave.

Le paravent peut apporter une touche de modernité, ou s’accorder à merveille avec une ambiance vintage en fonction de son design. Le byōbu se décline aujourd’hui à l’infini pour stimuler la créativité des décorateurs en herbe !

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